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[Full unofficial Speech, February 13, 2017]

 

Mr. Speaker, Honourable Colleagues,

L’objet de la motion M-100, également connue sous le titre « L’Apport des coopératives », est de favoriser l’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie destinée à promouvoir et à appuyer le secteur des coopératives et des mutuelles au Canada.

Il se peut que vous vous demandiez pourquoi j’ai conçu et déposé cette motion. Cela me fera beaucoup de plaisir de vous l’expliquer dans les minutes qui suivront. D’abord, parce-que la croissance et le succès du secteur coopératif et mutuel s’alignent parfaitement avec les objectifs de notre gouvernement. Ces objectifs qui rendront notre pays plus fort, avec une économie plus dynamique et diversifiée, par le biais de de la création d’emplois durables et bien rémunérés; des emplois aussi, de haut calibre. Cette motion augmentera la compétitivité en réduisant les prix pour les biens et services et en fournissant de meilleurs choix aux consommateurs.

An all-around win!

Le gouvernement, et moi-même, croyons que lorsque nous avons une économie qui œuvre pour la classe moyenne, nous avons un pays qui fonctionne pour l’ensemble de la population. Les coopératives sont souvent un meilleur véhicule que les entreprises traditionnelles pour créer un environnement qui renforce la classe moyenne et ceux et celles qui travaillent fort pour en faire partie.

Monsieur le Président, honorables collègues, ces raisons et arguments sont pourquoi je suis ici aujourd’hui pour débattre et défendre cette motion.

It is my belief, and that of many of my colleagues, that the Government of Canada must continue to recognise the important role that co-operatives and mutuals play in the Canadian economy, and ensure that the sector continues to thrive.

There have been some efforts to recognise that today’s co‑operative sector is as diverse and innovative as the economy itself. However, these efforts have not been sufficient.

Historically, co-operatives have been associated with agriculture and agri-food, whereas today, co-operatives have evolved as an innovative model in almost every sector of the Canadian and global economies.

In 2013, responsibility for co-operatives moved from Agriculture and Agri-Food Canada to Industry Canada, a move that was meant to reflect how the co-op model has grown, and that also began to consider co-operatives as equals to sole proprietorships, partnerships, and corporations. This represents modest progress in the way co-operatives and the co-operative model must be supported by the government.

Cela dit, le changement n’était pas accompagné par un mandat de fournir de la coordination et de la collaboration entre ministères, les différents paliers de gouvernements et/ou avec le secteur coopératif lui-même. Cela veut dire que le ministère ne peut pas mettre en œuvre des politiques qui auront un impact positif sur le développement des coopératives, qui combleront des lacunes dans notre économie et ultimement, feront bénéficier les Canadiens et les Canadiennes d’un océan à l’autre.

Ce gouvernement a d’ambitieux projets pour faire croître l’économie, aider la classe moyenne et soutenir ceux qui tentent de la rallier. Industrie Canada a été renommé et réorganisé. Maintenant appelé Innovation, Sciences et Développement économique (ISDE), le ministère se concentre sur son ambitieux Programme d’innovation, qui aidera à atteindre les objectifs du gouvernement. Les coopératives et les mutuelles ont leur rôle à jouer dans ce programme, et l’adoption de la motion M-100 est une étape cruciale pour s’assurer qu’elles seront partie prenante de cette stratégie.

Les coopératives sont novatrices par nature. Elles naissent pour répondre aux besoins des gens et se mettent au service de la population d’abord. Dans ma propre circonscription de Brossard–Saint-Lambert, d’excellentes coopératives offrent des services essentiels en privilégiant le service à la clientèle.

Par exemple, la Coop Aide Rive Sud – Coopérative de solidarité en soutien à domicile – offre divers services, notamment d’entretien ménager, de préparation de repas, de courses, de buanderie et de coiffure. Depuis 1997, le nombre de membres utilisateurs de la Coop Aide Rive-Sud ne cesse d’augmenter, tout comme le nombre d’emplois créés pour les membres travailleurs. Les membres travailleurs sont tous les employés de la coopérative.

Quant aux membres utilisateurs, ils comptent sur le dévouement de plus de 130 membres travailleurs, fiers de contribuer à une meilleure qualité de vie à domicile. Il va sans dire que les soins à domicile représentent un défi de plus en plus important au Canada, et les coopératives constituent un modèle durable pour offrir un service axé sur la clientèle.

Another inspiring example of innovation through a cooperative model is La Guilde Co-operative in Montreal, formed two years ago; it is a collective of 72 video-games programming boutiques that have grouped together to scale up to compete in a global video-game market. Based on a democratic structure and built on a model of non-profit producing co-operatives, La Guilde has equipped itself to respond in a sustainable way to the real needs of independent game developers in Montreal. Using the concept of shared services, these independent creative studios are now a stable, sustainable ecosystem that can build out into an expanding global industry and compete with established giants such as Ubisoft.

En mettant sur pied et en œuvre un cadre faisant la promotion du développement des coopératives et des mutuelles au Canada et en explorant pleinement une stratégie sur la façon dont les coopératives peuvent participer à la croissance dans chaque région et dans les secteurs émergents, nous pouvons maximiser les retombées positives du modèle coopératif au Canada.

Au Québec, on peut constater les retombées des coopératives sur les économies locales. Dans les années 70, c’était au Québec que les frais funéraires étaient les plus élevés au Canada. Pour contrer cet état de choses, des citoyens se sont organisés au moyen du modèle coopératif et, dans les décennies qui ont suivi, le Québec est devenu la province où les services funéraires sont les moins chers, services qui représentent un fardeau émotionnel et financier pour la grande majorité des familles canadiennes. Le Comité spécial sur les coopératives, présidé par mon regretté collègue, l’hon. Mauril Bélanger, cite dans son rapport un mémoire de l’Institut de recherche et d’éducation pour les coopératives et les mutuelles de l’Université de Sherbrooke, en disant « la présence des coopératives funéraires depuis près de trois décennies a eu et continue d’avoir un effet régulateur en faisant chuter de 50 % le prix des funérailles ».

Many national cooperative success stories would not exist today without the strategic partnership and initiative of the federal government of the time. More than 50 years ago, Arctic Co‑operatives Ltd. began commercialising arts and craft production, fur harvesting and commercial fisheries. These traditional activities became the core business of the early local co-operatives, which would become a network of 32 community-owned co-ops providing Northern peoples with fuel, tourism, food and employment. Arctic Co-ops is now a successful and internationally recognised example of do-it-yourself community economic development in the Canadian North. As of 2012, Artic Co-ops ranked 24th in Canada among non-financial co-ops based on total revenues. This success was partially the result of federal encouragement and support.

There are many examples of successful models, domestically and internationally, that offer strategic possibilities to fill economic gaps and meet social needs in Canada.

This debate is an opportunity to draw the attention to what a national co‑operative development strategy might provide for Canadians from all walks of life: rural and urban, First Nations and Métis, young entrepreneurs, official-language minority communities, the growing freelance sector, and new Canadians. Co-operatives offer a point of entry and participation in the innovation economy.

The co-operative movement is a global one and offers countless examples of innovative and stable economic development that we must learn from. Canada has not been quite as successful as comparable economies in developing the co-operative and mutual sector for our own domestic benefit: We rank 31st in percentage of GDP generated by our co-operative and mutual sector. In a country where 18 million people are members of a co-operative or mutual and 3.4% of our GDP is attributable to co-operatives, we can do more, and we can certainly do better.

Nous avons seulement besoin de regarder les pays comme la Nouvelle Zélande, les Pays-Bas, ou la France pour source d’inspiration. Ce qui mérite d’être souligné dans ces pays est le retour du modèle coopératif ces dernières années, spécifiquement dans les domaines de l’énergie renouvelable, des soins de santé et des coopératives entrepreneuriales qui laissent les professionnels maintenir leur indépendance même en partageant leurs ressources.

Par cette motion, je poursuis le travail entrepris par l’honorable Mauril Bélanger, un travail qui mérite tout notre respect, puisque le rapport du Comité spécial fut conçu de manière foncièrement… coopérative!

Si elle est adoptée, la Motion 100 donnera au gouvernement le mandat d’élaborer un cadre et une stratégie pour le développement des coopératives. Ce mandat est le catalyseur requis pour donner suite aux recommandations formulées par le Comité spécial sur les coopératives, lancé par Mauril il y a presque 5 ans, à l’occasion de l’Année internationale des coopératives.

Already five years! I hope you will all agree with me that it IS time to move forward with the recommendations, to draft a plan, create a framework, and find a way forward.

Cette motion poursuit donc le travail déjà accompli jusqu’à maintenant. Le libellé de la motion M-100 est précis et, si elle est adoptée, le soutien de la Chambre des communes pour l’élaboration d’une stratégie visant à renforcer l’économie coopérative au Canada sera fermement établi.

Mauril a souvent dit que les coopératives, en particulier celles qui se lancent en affaires, font face à d’énormes défis lorsqu’il s’agit de financement et que le gouvernement fédéral a clairement un rôle à jouer pour les aider. C’est exactement ce que cette motion vise à établir.

J’aimerais être claire sur certains éléments de la motion : M-100 vise à aider directement les petites et les moyennes coopératives qui pourraient être bloquées et/ou qui connaissent une croissance très lente. Cette motion ne vise pas à aider les grandes coopératives comme Desjardins, la Coop fédérée, Federated Co-operatives Limited, Agropur, etc. Ces coopératives sont des fleurons du mouvement coopératif, elles illustrent parfaitement ce que les coopératives peuvent accomplir et, éventuellement, devenir. Ces coopératives sont assez solides pour réussir en tant qu’entreprises et elles ne nécessitent d’aucun soutien supplémentaire.

Small and medium sized co-ops, on the other hand, face challenges that regular businesses do not. Access to capital, the lack of a legal framework and the dismal availability of data and statistics are a just a few examples.

Who in a cooperative, with many involved member-owners, would take out a loan or mortgage on behalf of the whole cooperative? Which banking institution would lend to a cooperative where it is unclear who would be responsible in the case of the cooperative defaulting?

Selon Coopératives et mutuelles Canada, la capitalisation est un problème contemporain pour toutes les entreprises sociales, là où le gouvernement pourrait jouer un rôle de soutien aux coopératives. En 2013, un audit gouvernemental des programmes de développement des régions rurales et de développement des coopératives soutenait que le financement fédéral est généralement un fonds de démarrage essentiel aux coopératives puisqu’il permet l’obtention de financement d’autres partenaires.

Aussi, les données et l’accessibilité à des statistiques relatives aux coopératives sont présentement aléatoires et incomplètes. Si celles-ci étaient centralisées, cela représenterait un support concret à la prise de décisions par les dirigeants des coopératives. Les études et recherches les plus récentes publiées sur le site du gouvernement, sous Politiques sur les coopératives ne sont pas à jour. En effet, l’étude la plus récente étudie le marché des coopératives non financières en 2012, mais cette série a été arrêtée.

Les petites et les moyennes coopératives ont besoin d’aide pour propager la croissance, rendre cette croissance plus rapide et pour qu’il y ait davantage d’innovation. Cela permettrait d’améliorer considérablement le secteur et, par conséquent, l’économie canadienne et la classe moyenne.

While I will not go into the detail of proposed solutions, I’ll just share a few of them with you today as possibilities to consider:

1.    Develop a co-operative investment strategy;

2.    Ensure equitable access to funding for co-operatives;

3.    Establish a legislative framework to enable financial and non-financial co-operatives to do business and grow their sector;

4.    Expand the Co-operative Development Fund;

5.    Encourage education across all levels that promotes the co-operative model.

As my time is coming to a close, I strongly encourage my colleagues from all parties to vote in favour of strengthening the co-operative and mutual sector.

By establishing and implementing a framework that would promote the development of co-operatives and mutuals in Canada and fully exploring a strategy for co-operatives to help deliver growth in every region and in emerging sectors, we can maximise the positive impact of the co-operative model in Canada.

La motion M-100 peut fournir le mandat nécessaire au ministère de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique pour explorer pleinement les possibilités et les synergies qui pourraient créer une économie coopérative stable et localement enracinée dans toutes les régions du Canada.

En tant que parlementaires, nous sommes élus par nos concitoyens pour répondre à nos besoins collectifs en tant que société. En ce qui concerne les coopératives et les mutuelles, elles ne sont jamais imposées aux communautés, elles naissent de besoins communs et sont démocratiquement sensibles à leurs membres. Il nous incombe de donner un mandat fort à la fonction publique, de la part de tous les députés, de tous les partis, pour que cette stratégie prenne forme et réalité.

Il faut examiner à l’échelle nationale et internationale les exemples les plus efficaces et élaborer une stratégie de coordination qui offre aux Canadiens le meilleur soutien économique et social que possible.

Monsieur le président, chers collègues, je vous remercie de m’avoir écoutée dans le cadre de ce débat. Je suis impatiente de travailler avec vous afin d’améliorer notre économie, accroître la compétitivité, et créer des emplois!